La RADDHO appelle à la « Solidarité envers les réfugiés
123,2 millions de personnes avaient été forcées de fuir leur foyer dans le monde en raison de persécutions, de conflits, de violences, de violations des droits de l’homme ou d’événements troublant l’ordre public, de persécutions, de discriminations, etc…
Au Sénégal, ils sont plus de 20.000 réfugiés, vivant sur tout le territoire, de Dakar à Bakel, en passant par Thiès, Saint-Louis, Dagana et Podor.
Les réfugiés migrent dans l’espoir de trouver une protection internationale dans un autre pays. Pour faire face à cette situation de déplacement forcé, le Sénégal a pris des engagements internationaux en ratifiant la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, la Convention de l’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique.
Il a également adopté le Décret n°68-27 du 24 juillet 1968, modifié par la Loi n°75-109 du 20 décembre 1975, portant création de la Commission Nationale d’Éligibilité au statut des réfugiés. Cette loi a été remplacée par la loi n°2022-01 du 14 avril 2022 portant statut des réfugiés et des apatrides.
Ainsi, la Commission Nationale de Gestion des Réfugiés et des Apatrides (CNGRA) est rattachée à la Présidence de la République et est chargée d’assurer la protection juridique et administrative des demandeurs et des bénéficiaires du statut de réfugié et d’apatride ; d’assurer en liaison avec les autorités compétentes, le respect des garanties fondamentales accordées par le droit national et les instruments juridiques internationaux relatifs aux réfugiés et aux apatrides. Elle est aussi chargée d’assister les réfugiés, les demandeurs d’asile et les apatrides et de donner son avis sur toute demande d’admission au statut de réfugié et d’apatride.
Cependant, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), dans le cadre de ses activités d’assistance aux réfugiés, constate et déplore beaucoup de lacunes dans la procédure avec comme conséquence des lenteurs au niveau de la Commission sur le traitement des demandes d’asile. Le requérant d’asile peut attendre jusqu’à trois ans sans statut, ce qui aggrave sa situation de vulnérabilité et le poids psychologique.
La RADDHO déplore également l’absence de motivation concernant les rejets des demandes d’asile.
Après l’obtention du statut de réfugié, de nouveaux défis se posent comme :
- Les lenteurs dans l’obtention des cartes d’identité de réfugié et du titre de voyage ;
- La libre circulation du réfugié, ainsi que d’autres droits liés à ces documents (incapacité d’ouvrir un compte bancaire, emploi, etc.) ;
- La non reconnaissance par certaines structures publiques et privées de ces documents (pièce d’identité de réfugié et passeport).
Face à ces situations complexes que vivent les réfugiés au Sénégal, la RADDHO demande à l’État du Sénégal :
- D ’accorder encore plus d’attention à la situation des réfugiés et demandeurs d’asile vivant sur son sol ;
- De créer des centres d’accueil pour les demandeurs d’asile vulnérables tels que les femmes, les enfants non accompagnés, les personnes handicapées ;
- De réduire la durée du traitement des demandes d’asile (entre 3 et 6 mois) par la Commission comme c’est le cas dans certains pays comme le Togo et l’Afrique du Sud ;
- De délivrer rapidement des cartes d’identité de réfugié et les titres de voyage à toutes les personnes ayant le statut de réfugié ;
- D’adopter une loi d’application de la Commission Nationale de Gestion des Réfugiés et des Apatrides (CNGRA) par le Président de la République ;
- De promouvoir une approche qui privilégie des solutions durables, telles que l’intégration locale, le retour volontaire et la réinstallation dans un pays tiers ;
- De ratifier la Convention de l’Union Africaine sur la Protection et l’Assistance aux Personnes Déplacées en Afrique (Convention de Kampala) ; le protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Aspects Spécifiques du Droit à la Nationalité et à l’Éradication de l’Apatridie en Afrique.
