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Conférence de Presse de la RADDHO du 28 mars 2023 : Déclaration sur la situation nationale


Déclaration sur la situation nationale

Depuis quelques mois, le Sénégal vit une période d’agitation politique, sociale et économique, en partie liée aux ennuis judiciaires d’un des leaders de l’opposition politique au régime en place et aux intentions prêtées au Président actuel de la République, Monsieur Macky SALL de vouloir briguer, en 2024, un troisième mandat à la tête du pays alors que la constitution sénégalaise, en son article 27, affirme clairement « qu’aucun président de la République « ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».

A cela, s’ajoutent l’épineuse question du parrainage, malgré une décision de la Cour de justice de la CEDEAO enjoignant aux autorités sénégalaises de réviser la loi qui l’organise, entre autres, de mettre fin à la discrimination qu’elle crée entre les partis politiques prenant part aux différentes élections et la courte période de révision des listes électorales décidée par les autorités étatiques et qui peut constituer une violation des droits civiques des primo votants sénégalais voulant participer à l’élection présidentielle de l’année prochaine. Ces points de tension ont poussé certains acteurs politiques et de la société civile à organiser des manifestations, souvent interdites, sur toute l’étendue du territoire qui ont abouti à des vagues d’arrestations de citoyens, dont la plupart ne faisait qu’exercer leurs droits constitutionnels de manifestation.

Bref, les arrestations tous azimuts, la pratique des retours de parquet, qui ne repose sur aucune base légale et qui est utilisée en totale violation des droits de la personne détenue et les autres traitements inhumains et dégradants subis par les personnes interpellées font que les libertés publiques sont fortement menacées au Sénégal, un pays qui est partie à pratiquement tous les instruments juridiques africains et internationaux de protection des droits de l’homme.

En envoyant plus de 500 personnes dans les prisons, les autorités ne font qu’aggraver le surpeuplement carcéral et les conditions de détention. L’arrestation et l’incarcération des adversaires politiques ne peut être la panacée pour lutter contre la défiance des institutions et des autorités qui les incarnent dans un Etat de droit.

L’organisation relève qu’une défiance des institutions est de plus en plus adoptée comme moyen de résistance par l’opposition, ce qui est incompatible avec l’Etat de droit. Face à toutes ces réelles menaces qui pèsent sur la paix civile, la cohésion sociale, la démocratie sénégalaise et les droits des citoyens, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) :

Exprime sa vive préoccupation sur les conséquences politiques, économiques et sociales de cette tension entretenue depuis plusieurs mois par les acteurs du pouvoir comme de l’opposition Demande aux autorités administratives et judiciaires d’inscrire leurs actions dans la préservation des acquis démocratiques durement conquis par le peuple Rappelle qu’une démocratie se nourrit de délibérations, de contradictions et de dialogue et appelle le Président de la République au respect de la parole donnée, de la lettre et de l’esprit de la Constitution qui ne lui permet pas de briguer un autre mandat après ceux de 2012 et de 2019.

  • Encourage les Sénégalais à cultiver la paix dans la recherche de la vérité, le dialogue et la cohésion sociale autour des questions essentielles qui intéressent le Sénégal

  • Demande aux forces de défense et de sécurité de respecter les règles minima des Nations Unies en matière de maintien de l’ordre

  • Recommande fortement la révision des articles L 29, L30 et toutes autres dispositions entrainant la déchéance automatique des droits civils et politiques en cas de condamnation sans qu’un juge ne se prononce.

  • Recommande aux leaders religieux et d’opinion du pays, à la communauté internationale d’agir auprès du Président de la République afin qu’il initie, dans les meilleurs délais, un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs politiques dans le but de trouver des solutions consensuelles sur toutes les questions.

sources de désaccord, seul gage d’une paix et d’une stabilité durables pour notre pays et la sous-région déjà fortement secouée par l’instabilité et l’insécurité. Appelle tous les Sénégalais au calme, à l’apaisement et au bannissement de la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne.

La RADDHO offre toute sa disponibilité à accompagner le dialogue politique.

Fait à Dakar le 28 mars 2023

Le Secrétaire Général

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